
Vieil-Evreux (Eure)
Une agglomération antique à vocation religieuse
Le site archéologique du Vieil-Évreux, est une agglomération secondaire à vocation religieuse. Elle est implantée sur un plateau, à 6 km à l’est de Mediolanum Aulercorum (Évreux), le chef lieu de cité de la tribu des Aulerques Eburovices.
Porteurs du Projet : Jules Michard, Sandrine Bertaudière, Mathilde Osmond, Michel Dabas, Christophe Batardy.
Les premières recherches archéologiques au Vieil-Evreux, réalisées par F. Rever, datent de 1801-1804. Il dressa le premier plan de l’agglomération. Par la suite, les archéologues se sont succédés sur le site afin d’affiner les recherches de leurs prédécesseurs sur les différents monuments de l’agglomération. Le département de l’Eure a repris les fouilles sur le site dès 1996 dans l’objectif de le mettre en valeur. Parallèlement aux recherches, des campagnes de prospections géophysiques et aériennes ont contribué à une meilleure connaissance de l’agglomération. En 2021, Jules Michard, étudiant à l’ENS a repris l’ensemble des données collectées afin de les intégrer dans le SIG.

Le site archéologique du Vieil-Évreux, est une agglomération secondaire à vocation religieuse. Elle est implantée sur un plateau, à 6 km à l’est de Mediolanum Aulercorum (Évreux), le chef lieu de cité de la tribu des Aulerques Eburovices. Durant le Ier siècle de notre ère, au moins deux pôles (îlots d’habitations) sont créés. L’un se développe autour d’un premier sanctuaire et le second près d’une grande place publique. Sous Trajan, ces quartiers sont progressivement abandonnés et un urbanisme tout à fait original est mis en place. L’agglomération adopte alors une forme polygonale exceptionnelle et atteint une surface de 230 ha, dont près de 45 ha sont occupés par une bande bâtie formant une couronne autour du cœur monumental. Dans ce dernier, thermes, temple et théâtre sont présents au centre de l’agglomération. Une place publique ainsi que deux autres temples à plan centré, un réseau d’aqueducs et quelques rues complètent cet espace qui couvre une surface d’environ 185 ha.

À son apogée, au IIIe siècle, d’importants travaux d’agrandissement et de transformation sont entrepris dans l’agglomération. Un nouveau sanctuaire monumental est reconstruit sur les vestiges du précédent. Simultanément, les thermes et le théâtre sont agrandis. Un macellum est également construit près des thermes vers 240-250 mais il restera inachevé. Des réfections, voire des reconstructions, sont également réalisées dans certaines parties de la couronne bâtie. Vers le milieu du IIIe siècle, les travaux sont interrompus, l’agglomération est abandonnée. Le sanctuaire est fermé et de nombreux bâtiments sont démolis. À la fin du IIIe siècle, il est transformé en habitat fortifié. L’ensemble est totalement démoli et récupéré durant le IVe siècle.