Atlas historique des sièges épiscopaux de l’Europe centrale et orientale jusqu’en 787
De l’avéré sur le terrain à l’utopie littéraire
Auteurs
Dominic Moreau (Univ. Lille, HALMA), Christophe Batardy (AOrOc)
dominic.moreau@univ-lille.fr, christophe.batardy@ens.psl.eu
[1]
https://doi.org/10.57976/chonocarto.129
Participants à la compilation des données relatives aux sites inclus dans l’atlas
Dominic Moreau, MCF à l’Université de Lille, membre de l’UMR 8164-HALMA (Univ. Lille, CNRS, MC) ; Radu Petcu, archéologue au Muzeul de Istorie Națională și Arheologie din Constanța (Roumanie) et postdoctorant du projet DANUBIUS (2019-2021) ; Mohamed-Arbi Nsiri, postdoctorant du projet DANUBIUS (2022) ; Hugo Freson, stagiaire étudiant du projet DANUBIUS (2018) ; et Jérémy Soutif, stagiaire étudiant du projet DANUBIUS (2019).
Préambule : quelques enjeux historiques de l’atlas
- Au sein des hiérarchies catholique et orthodoxe existe la notion d’évêque titulaire (évêque ordonné, mais sans juridiction territoriale effective) [2], qui, selon les principales études sur la question, trouverait son origine dans une tradition canonique ancienne – selon laquelle un clerc doit nécessairement être rattaché à une Église –, dans le contexte d’abandon de certains sièges, à la suite de la conquête musulmane du Proche-Orient, de l’Afrique du Nord et de l’Espagne, entre les années 630 et 720 [3] . Si l’argument principal pour l’invention effective de cette fonction titulaire doit être recherché dans les migrations-« invasions » de peuples qui n’avaient pas, a priori, d’intérêt particulier pour le maintien des institutions et des structures chrétiennes comme établies par l’Empire romain, le phénomène ne pourrait-il pas trouver ses origines plus tôt, éventuellement en Europe centrale et orientale, une région qui fut impactée plus que toute autre dans le monde romain tardif par ces déplacements de populations, au moins dès les années 430, avec la prise des Pannonies par les Huns ?
Du moins, c’est là une position indirectement défendue actuellement par plusieurs des Églises de la région, qui appuient leur hiérarchie actuelle sur un ordre ancien qui n’aurait jamais disparu. À la lecture des listes officielles émises par les différentes Églises, les listes des évêques titulaires sont effectivement inscrites dans un ordre immuable, la fondation d’un siège épiscopal le rendant, en quelque sorte, éternel [4] . Néanmoins, la réalité historique est quelque peu différente. Effectivement, l’Antiquité ne semble pas avoir connu le concept d’une dignité épiscopale « hors-sol », cette particularité de la période pouvant notamment être observée à travers le phénomène des translationes , soit le transfert de l’office d’un évêque depuis un lieu vers un autre, le lieu initial n’étant alors plus retenu comme une juridiction de l’intéressé. Ces translations, comme on les appelle en français, furent formellement interdites dans un premier temps – pour éviter les déplacements par pure ambition (ceux-ci demeurèrent un objet de condamnation) –, avant d’être réglementées par l’autorité, en vertu de l’évolution de la situation de l’Empire entre le IVe et le VI siècle [5] .
À la période qui nous intéresse ici, on connaît, pour le centre et l’est du continent européen, plusieurs cas de translations d’évêques d’un siège à un autre, le plus célèbre d’entre eux étant, évidemment, celui d’Eusèbe de Nicomédie, qui, après avoir été évêque de Beyrouth (avant 318), puis de Nicomédie (avant 318-337/9), a été transféré sur le siège de Constantinople (337/9-341) [6] . Moins « spectaculaires », on connaît aussi, probablement pendant le premier quart du Ve siècle, le transfert de Perigénès depuis Patras vers Corinthe (Achaïe), de Théodosébios depuis Apamée (Pisidie ?) vers Eudoxiopolis/Sélymbria (Europe), de Polycarpus/Polycarpos depuis Sexa(gi)nta Prista (Mésie seconde) vers Nicopolis ad Nestum (Rhodopes) ainsi que de Hiérophilos depuis Trapézoupolis (Phrygie pacatienne) vers Plotinopolis (Hémimont), la raison exacte de la plupart de ces déplacements restant énigmatique à ce jour [7] . Dans trois de ces cas, Eudoxiopolis/Sélymbria, Nicopolis ad Nestum et Plotinopolis, l’arrivée d’un évêque d’ailleurs coïncide avec la première attestation du siège et pourrait même en constituer l’acte de fondation. En outre, tous les sièges « abandonnés » susmentionnés ont une vie après la translation, sauf Sexa(gi)nta Prista qui n’accueillit plus d’évêque jusqu’en 2001, année de la création d’un évêché de Roussé, notamment en s’appuyant sur l’existence d’un siège épiscopal en ce lieu à l’époque de Polycarpus/Polycarpos [8] . Pourtant, absolument rien n’indique que les évêques de Nicopolis ad Nestum continuèrent à conserver le titre de d’évêque de Sexa(gi)nta Prista.
Autre piste de réflexion, s’inscrivant aussi en porte-à-faux avec l’idée de l’éternité des sièges épiscopaux, les sources nous ont laissé la trace que d’un seul et unique évêque pour certains lieux, comme si leur siège avait été le fruit d’une nomination individuelle. Même si on ne connaît que Polycarpus/Polycarpos pour Sexa(gi)nta Prista, rien ne permet d’en faire un exemple assuré de siège créé pour un individu précis, attendu qu’il pourrait avoir eu des prédécesseurs, de même que des successeurs à Nicopolis ad Nestum. Effectivement, Socrate de Constantinople, dont l’Histoire ecclésiastique a été publiée vers 439/40, du moins avant 450, évoque sa translation, parmi d’autres, sans jamais laisser entendre que le siège nicopolitain n’existe plus à son époque (cf. n. 7). Il faut plutôt se tourner vers un cas comme Abrit(t)us (Mésie seconde), qui n’a connu, d’après les textes qui nous sont parvenus, qu’un seul et unique évêque, Marcianus/Markianos, qui ne semble aucunement avoir participé à quelque translation que ce soit [9]. Rallié au parti des Nestoriens (courant dyophysite du christianisme se réclamant des idées de Nestorius) au Concile d’Éphèse de 431, il n’est pas du tout impossible que son élévation comme évêque d’Abrit(t)us ait été, du moins en partie, circonstancielle, pour venir en appui à la position impériale, sachant que l’on n’avait pas hésité à créer de toute pièce des sièges épiscopaux en d’autres situations de polémique religieuse, pour faire pencher la balance d’une faction ou d’une autre, comme à la Conférence de Carthage de 411 [10] . Marcianus/Markianos est attesté pour la dernière fois en 458, comme doyen des évêques de Mésie seconde. Il en est de même pour son siège épiscopal, de même que son siège épiscopal, du moins avant la mention d’Abrit(t)us dans une notitia episcopatuum Ecclesiae Constantinopolitanae que l’on date généralement de la deuxième moitié du VIIIe siècle, plutôt de son quatrième quart. Néanmoins, cette liste médiévale de sièges épiscopaux est, pour le nord de la péninsule balkanique, un document de nature utopique, proposant une hiérarchie idéale soumise au Patriarcat, car Constantinople avait déjà perdu le contrôle sur le Bas-Danube et qu’elle était même sur le point de le perdre sur toute la Thrace [11].
Le processus de recul de l’autorité romaine en Europe centrale et orientale commença certes avec la perte de la Dacie Trajane/Heureuse, dans les années 270, mais la conséquence sur l’organisation ecclésiastique ne fut réelle qu’avec l’invasion des Pannonies par les Huns dans les années 420-430, attendu que le réseau épiscopal balkanique ne s’est pas vraiment développé avant la fin du deuxième quart du IVe siècle comme le montre la carte ci-dessous (Fig. 1).
- En 300
- En 350
Fig. 1 : Les sièges épiscopaux d’Europe centrale et orientale attestés en 300 et en 350.
Dans ce contexte de fragilisation grandissante de la présence impériale le long du Danube, marquée par une succession de pertes et de récupérations, jusqu’au milieu du VIIe siècle, on comprendra que le rétablissement du système épiscopal dans son intégralité, comme établi entre le IVe et le Ve siècle, ne fut pas, dans toutes les situations, la priorité de l’État romain, le seul maintien des provinces le long du fleuve étant problématique à partir d’un certain moment. Le cas de la Dacie ripuaire est particulièrement équivoque. Au Concile de Sardique de 343, elle fut représentée par quatre sièges : Ratiaria, Aquae, Castra Martis et Oescus. Déjà attesté en 340, Ratiaria est le seul de ces sièges qui est attesté dans les décennies suivantes, soit en 381. Ensuite, il faut faire un bon dans le temps avant de revoir l’organisation ecclésiastique de cette province mentionnée dans une source, plus précisément dans la fameuse novelle de Justinien de 535, qui annonce le déplacement – qui ne s’est sans doute jamais concrétisé – du siège de la préfecture du prétoire d’Illyricum dans la ville nouvelle créée de Justiniana Prima (Dardanie), de même que les pouvoirs supramétropolitains octroyés à son archevêque. Le texte évoque au passage le siège d’Aquae, que l’empereur demande de rétablir au-dessus de celui non localisé de Meridium/Meridio, qui n’apparaissait pas dans la liste des évêques présents à Sardique [12]. Dans ce document, l’Église de Justiniana Prima n’est jamais présentée comme succédant à une autre, ce qui démontre que l’on pouvait fonder ex nihilo de nouveaux sièges à la période concernée, fondation qui néanmoins disparaît totalement des textes dès 602, et ne plus en laisser aucune trace dans ceux-ci. En outre, ce n’est pas l’ensemble des sièges de Dacie ripuaire attestés en 343 qui sont rétablis au VIe siècle, l’état de la province ne le permettait peut-être pas, mais seulement un seul d’entre eux, alors qu’est reconnue pleinement une église épiscopale aucunement attestée avant qu’elle ne soit mentionnée dans sa novelle (Meridium/Meridio) et qui n’est pas non plus désignée comme le résultat d’une translatio.
Rien ne prouve donc que l’Antiquité ait cultivé l’idée de l’immuabilité des sièges épiscopaux après leur fondation, une immuabilité qui aurait incité, si ce n’est au maintien d’un évêque de type titulaire (ce n’est pas une notion connue avant son invention au Moyen Âge), au moins à rétablir les sièges sur leur lieu d’origine, à chaque fois que cela fut possible. À l’époque ici concernée, l’apostolicité était l’élément le plus significatif pour la légitimité d’une Église [13], si bien qu’aucun des sièges qui ne pouvaient se prévaloir d’un tel critère n’était probablement perçu comme une institution totalement inamovible et éternelle, ce qui ne veut, toutefois, aucunement dire que les prélats avaient le droit de changer le lieu de leur siège à leur gré. Avec son réseau épiscopal, l’Empire romain tardif a, tout simplement, procédé comme il en avait l’habitude, soit en fonction des circonstances et des contextes. Dès lors qu’il prit le « contrôle » des Églises sur son sol, la géographie des sièges épiscopaux commença ainsi à se calquer, évidemment avec quelques limites dans certains cas, sur l’organisation civique provinciale, en suivant ses perturbations et mutations, encore plus dans les régions où elles furent nombreuses. Parmi celles-ci, il y a évidemment l’Europe centrale et orientale, où des sièges sont apparus, ont été transférés et/ou sont disparus pendant toute l’Antiquité tardive, jusqu’à son extrême limite, et c’est l’ensemble de ces phénomènes, et d’autres encore, que le présent atlas tente d’illustrer.
Atlas interactif
Précaution d’utilisation pour l’Atlas :
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Contexte et méthodologie
L’Atlas historique des sièges épiscopaux de l’Europe centrale et orientale jusqu’en 787 est l’un des nombreux résultats du projet DANUBIUS (https://danubius.huma-num.fr), porté par l’Université de Lille et l’UMR 8164-HALMA (Univ. Lille, CNRS, MC), qui a été principalement financé par la fondation I-SITE ULNE (http://www.isite-ulne.fr) entre 2018 et 2021, ainsi que par l’ARN de 2018 à 2022 (https://anr.fr/Projet-ANR-18-CE27-0008). L’objectif de DANUBIUS, qui est entré en 2023 dans une phase de mutation et d’élargissement, est d’étudier l’interpénétration entre christianisme et monde romain, en Europe du Sud-Est entre le IIIe et le VIIIe siècle, en s’intéressant, dans un premier temps, sur la composition et le fonctionnement de l’organisation ecclésiastique, de même que sur le développement de la topographie chrétienne. Le choix des balises temporelles a été établi en prenant en considération les limites les plus larges possibles parmi celles admises pour l’Antiquité tardive, le VIIIe siècle, pour ne prendre que le terminus ante quem, étant un tournant important, entre autres par des changements dynastiques qui vont marquer une véritable rupture avec le passé dans le bassin méditerranéen (les Carolingiens en Europe occidentale, les Isauriens dans l’Empire byzantin et les Abbassides au Moyen-Orient et une partie de l’Afrique du Nord). C’est aussi pendant ce siècle qu’il y a eu un véritable renversement des équilibres dans la péninsule balkanique, en faveur de nouvelles puissances politico-militaires, avant tout les Bulgares. Du point de vue de l’histoire du christianisme, c’est aussi le moment du dernier concile œcuménique reconnu comme tel à la fois par Rome et par Constantinople, le Concile de Nicée de 787, qui est aussi le dernier document à laisser croire à une unité de l’Église en Europe centrale et orientale à la fois autour du pape et du patriarche œcuménique, d’où le choix de cette date comme limite pour le présent atlas.
S’étant concentré, en outre, sur les seules provinces du Bas-Danube (Dacie ripuaire, Mésie seconde et Scythie – est de la Serbie, nord de la Bulgarie et sud-est de la Roumanie) ainsi que sur le territoire de l’actuelle Crimée (Chersonèse) pour sa phase préliminaire, conclu à la fin de l’année 2022, le projet s’est principalement articulé autour de la constitution de deux bases de données, l’une archéologique et épigraphique, l’autre prosopographique, cette dernière comme première étape de la constitution des volumes balkaniques de la Prosopographie chrétienne du Bas-Empire. Ces deux bases de données interopérationnelles seront, à terme, accessibles aux chercheurs, de même que liées à un webSIG dont le déploiement est confié à Chronocarto. Le géoréférencement des objets, des bâtiments, des inscriptions et des personnages s’est accompagné de la compilation d’une importante base de sites, que l’on a voulu analytiques dès l’origine, en ce sens que le statut des agglomérations a été pris en compte, parmi lesquels celui de siège épiscopal, en pleine considération de la temporalité dudit statut, c’est-à-dire sa durée d’attestation dans les textes. Pour cette partie spécifique du travail, le porteur de DANUBIUS, Dominic Moreau, a décidé d’aller au-delà du seul cadre bas-danubien et d’anticiper déjà l’ensemble du territoire envisagé pour la suite du projet, c’est-à-dire l’ensemble de l’Europe centrale et orientale : d’ouest en est, depuis l’est de l’actuelle Suisse et le sud-est de l’Allemagne (Rhétie orientale) jusqu’au Kraï de Krasnodar en Russie (Bosphore cimmérien et Zichie), et du nord au sud, depuis la partie occidentale du Danube (Rhétie, Norique et Pannonie) et la partie nord du plateau transylvanien (Dacie Trajane/heureuse) jusqu’en Crète. De là est née l’idée de produire, en parallèle des autres travaux de DANUBIUS, un atlas historique et interactif des sièges épiscopaux dans toute cette zone, qui se décline actuellement en cinq cartes, mais qui est destiné à évoluer encore davantage dans le futur.
Localisation des sièges épiscopaux historiquement attestés
Carte 1 (ouvrir dans une nouvelle fenêtre)
- Cette première carte permet de visualiser dans la diachronie l’ensemble des sièges attestés par les sources écrites jusqu’en 787, dans toute de l’Europe centrale et orientale. Quelques constats préliminaires : la répartition n’est pas homogène sur l’ensemble du territoire, sa partie nord, qui est aussi moins urbanisée à l’époque romaine, ayant comporté moins de sièges épiscopaux que son sud ; le monde grec européen (Grèce à proprement parler, mais aussi Macédoine et Épire) ainsi que le sud-est de la Thrace sont clairement les régions où la densité de siège épiscopaux fut la plus importante pendant les huit premiers siècles de notre ère.
- L’utilisateur peut choisir d’utiliser cette carte de deux manières : soit sur l’ensemble de la région étudiée soit à l’échelle d’une ou de plusieurs provinces. Dans le premier cas, un code couleur a été établi pour chacune des provinces de l’Antiquité tardive, dans leur état au début du Ve siècle, parce que c’est celui qui est le plus complet dans leur forme définitive, c’est à dire avant la perte des Pannonies dans les années 420-430. Dans le second, chaque province peut être isolée, sans qu’il y ait, cette fois de code couleur spécifique, ce qui permet, notamment, de reconstituer des provinces antérieures (par exemple, sélectionner la Mésie seconde ainsi que la Scythie, pour retrouver le territoire de la Mésie inférieure). Le choix diachronique a le défaut de laisser croire à un moment au cours duquel l’ensemble des sièges présentés ont existé au même moment, ce qui est évidemment inexact (cf. supra, préambule). Chaque point est toutefois associé à une fiche qui donne, notamment, la période d’attestation approximative (starting / ending). Les fonds de cartes proposées – (1) les provinces de l’Empire romain en 192 et (2) celles dans l’Antiquité tardive, (3) topographie sur fond gris et blanc ainsi que (4) limites des états contemporains – permettent plusieurs niveaux d’analyse.
Chronologie des sièges épiscopaux historiquement attestés
Carte 1bis (ouvrir dans une nouvelle fenêtre)
Pour parer à la fausse illusion que peut entrainer l’affichage diachronique sur la carte 1, la carte 1bis propose d’insérer les données de la précédente dans une démarche chronologique. Ici, les couleurs associées aux provinces disparaissent (peut-être, il s’avèrera nécessaire de les ajouter à terme) au profit d’une couleur unique. Une barre de défilement permet un affichage par tranches de 50 ans et par grands conciles (ceux retenus par la tradition comme œcuméniques, auxquels s’ajoute celui de Sardique). En outre, une animation, se présentant sous la forme de document complémentaire, permet de suivre la chronologie d’existence des sièges épiscopaux attestés, année après année. Même si cette chronologie commence au Ier siècle, il faut évidemment noter que la réalité du modèle monoépiscopal, donc l’institution d’évêques tels qu’on les entend aujourd’hui, ne s’imposa réellement qu’entre la fin du IIe siècle et le début du IIIe siècle. Pour les deux premiers siècles, l’idée est plutôt de mettre de l’avant les Églises paléochrétiennes devenues ultérieures des sièges épiscopaux à proprement parler, de manière à inscrire ces derniers dans une continuité, dans cette apostolicité si chère aux Anciens (cf. supra, préambule).
Localisation des sièges épiscopaux dont l’attestation historique est probable malgré leur disparition dans les textes
Carte 2 (ouvrir dans une nouvelle fenêtre)
Reprenant les mêmes fonctionnalités et critères qui caractérisent la carte 1, mais reproduisant aussi les mêmes défauts liés à la diachronie, la carte 2 se concentre sur la problématique difficile de la valeur absolue des textes dans l’étude des sièges épiscopaux. Pour résumer par une question simple : est-ce qu’un siège qui cesse d’être attesté explicitement à partir d’un moment dans les sources n’existait nécessairement plus ? Sur cette carte sont ainsi présentés une sélection de sièges qui, à partir d’un moment précis avant 787, ne sont plus mentionnés dans les textes autres que les notitiae episcopatuum. Ladite sélection a été établie en pleine considération du contexte historique, en ce sens que cette carte présente l’ensemble des sièges qui cessèrent d’être attestés dans les textes autres que lesdites notitiae, mais pour lesquels il y a peu de raison de croire que le phénomène témoigne d’une disparition effective sur le terrain, notamment au regard d’attestations formelles d’existence à nouveau au IXe siècle.
Localisation des sièges épiscopaux incertains, attestés uniquement par des sources médiévales ou peu fiables
Carte 3 (ouvrir dans une nouvelle fenêtre)
S’appuyant également sur les mêmes éléments que la carte 1, la carte 3 illustre, quant à elle, les sièges incertains, parce qu’attestés uniquement par des sources médiévales ou peu fiables. Contrairement à la carte 2, les sièges ici répertoriés n’entrent donc pas dans la catégorie de ceux qui sont historiquement attestés. Parmi les points qui peuvent être observés, on découvre, par exemple, un important réseau dans la province de Scythie, autour duquel tout un développement historique et théologique s’est imposé dans la littérature dans les dernières années, notamment dans le cadre de l’interprétation des découvertes archéologiques [14]. Or, le problème avec ces sièges scythes sont qu’ils sont uniquement et strictement mentionnés dans une notitia episcopatuum Ecclesiae Constantinopolitanae qui est généralement daté de la deuxième moitié du VIIIe siècle et dont l’interprétation est extrêmement complexe (cf. n. 11), mais qui, de toute façon, ne peut aucunement présenter un état de la situation à son époque de composition, car l’intégralité de la Dobrouja est alors sous contrôle des Bulgares et aucune hiérarchie épiscopale n’existait formellement dans leur empire de l’époque, surtout pas une hiérarchie rattachée à Constantinople. Pour parer au problème, les tenants de l’existence d’un réseau développé de sièges en Scythie, autre que la seule Église de Tomis, affirment – pour résumer trop succinctement leur démonstration –, d’une part, que l’action de Justinien prouve que des sièges peuvent avoir été créés ex nihilo au VIe siècle (cf. supra, préambule) et que, d’autre part, que la notitia concernée serait le témoin d’une source plus ancienne, en s’appuyant, pour ce point précis, sur aucun autre argument que sa ressemblance avec le Synekdèmos de Hiéroclès. Pourquoi ne serait-ce pas seulement ce dernier qui aurait servi de source au texte du VIIIe siècle ? Quoi qu’il en soit, le présent atlas a fait le pari de plutôt laisser planer le doute, en intégrant lesdits sièges scythes dans la catégorie de ceux qui sont incertains, pour ne pas dire « très incertains ». De ce fait, on ne peut pas considérer que la présente carte soit historique. Il s’agit plutôt d’une représentation géographique utopique, au regard des objectifs poursuivis par les auteurs anciens et médiévaux qui nous ont transmis les informations ayant permis sa production. On préfère ainsi parler ici d’utopie et d’incertitude, plutôt que d’invention pure et simple, car l’« attesté » côtoie le « non attesté » dans ces mêmes documents, y compris dans la notitia du VIIIe siècle susmentionné, si bien que la découverte de nouvelles sources, notamment épigraphiques, pourrait venir contredire un jugement trop catégoriques sur les sources en question.
Durée d’attestation historique des sièges épiscopaux
Carte 4 (ouvrir dans une nouvelle fenêtre)
- La quatrième et dernière carte est, contrairement aux autres, de caractère purement analytique. Elle aussi est diachronique, mais, dans ce cas précis, il n’y a pas d’illusion d’anachronisme, car c’est justement la durée d’attestation historique qui est affichée. Bien évidemment, la grosseur des cercles utilisés exprime une approximation à quelques dizaines d’années près et non une valeur exacte à l’année, ce niveau de détail ne pouvant être atteint à l’échelle utilisée. L’expérience a ici pour objectif d’offrir une première analyse cartographique des données enregistrées autre que leur seule présentation géographique. Le format doit encore être affiné, mais on peut y découvrir, en dehors d’une durée d’attestation clairement plus longue des sièges épiscopaux dans le sud de la péninsule balkanique et sur la côte Adriatique que dans le reste de la zone étudiée, qui s’explique évidemment par les migrations/invasions dans le monde danubien et dans le centre des Balkans, quelques documents téléchargeables proposant des statistiques relatives aux données présentées. On y apprend notamment que 50 % des sièges ont été créés entre 343 et 531, ce qui n’étonne guère, et que 50 % de l’ensemble n’est plus attesté après 499, ce qui veut dire que la moitié pourrait prendre fin avant cette date, si la notion d’attestation historique est évidemment à associer avec celle d’existence. En outre, la durée d’attestation moyenne des sièges est de 71 ans, 25 % n’étant qu’attestées que sur une année unique et 25 % sur plus de deux siècles et demi, les 50 % restant se trouvant dans l’intervalle. Puisque tout est lié ici aux seules attestations historiques, rien de ceci n’est évidemment science exacte. Cependant, on peut tout de même en déduire qu’il y a un moment de développement particulier pour l’Europe centrale et orientale en matière de sièges épiscopaux, qui est comprise entre le milieu du IVe siècle et le deuxième quart du Ve siècle. Après cette période, pour ainsi dire, on s’efforça plutôt de sauver et de renforcer les acquis.
- La stabilité du système épiscopal est d’ailleurs observable surtout dans le monde grec et au sud-est de la Thrace, non seulement parce que l’urbanisation y était ancienne, donc plus stable et plus dense, que dans le reste du territoire étudié, mais aussi parce que cet ensemble continua à faire partie de l’Empire après la perte du reste des Balkans (d’abord aux mains Slaves et des Avars, ensuite des Proto-Bulgares). Toujours à l’échelle de l’Europe centrale et orientale, c’est également dans sa partie sud que le christianisme s’implanta en premier, initialement dans des villes côtières ou situées non loin des côtes ; c’est depuis ces mêmes villes, de même que de l’Italie du Nord-Est que la nouvelle religion et ses institutions se diffusèrent. Ce sont les côtes qui furent les premières touchées par la christianisation, de l’Istrie à la Crimée, avant qu’il n’entre à l’intérieur des terres. Les anciens camps de légions et autres cantonnements militaires le long du Danube et dans son arrière-pays immédiat, transformés en villes fortifiées dans l’Antiquité tardive, devinrent ainsi presque tous à terme des évêchés, le christianisme ayant bénéficié, dans ce cas précis, du cours du fleuve pour se propager. La création d’un tel réseau épiscopal en Europe centrale et orientale ne survint toutefois qu’après l’affirmation d’une véritable Église d’Empire, dont la hiérarchie serait calquée sur le modèle provincial romain, au concile de Nicée de 325. L’organisation d’un autre concile qui se voulait initialement œcuménique, à Sardique en 343, participa également au renforcement du système à l’échelle régionale, et, d’ailleurs, l’apogée dudit système doit être situé, comme mentionné précédemment, entre le milieu du IVe siècle et le deuxième quart du Ve siècle. Après cette date, une série d’événements, dont la perte des Pannonies aux mains des Huns dans les années 430 avait été à l’origine, sont à mettre en lien avec la réduction progressive de la présence épiscopale, comme conséquence de la perte de territoires par l’Empire. Il y a eu bien une tentative sous Justinien (527-565) de reprendre pied, qui s’accompagna de la création de nouveaux sièges épiscopaux (par exemple, Justiniana Prima) ou de rétablissement d’anciens, mais le processus en cours ne put être stoppé. Au milieu du VIIIe siècle, le réseau des évêchés byzantins en Europe centrale et orientale ne couvrait ainsi plus que le sud de la péninsule balkanique. Toutefois, une nouvelle organisation épiscopale était en train de naître à l’ouest de notre territoire, dans ces mêmes Pannonies qui avaient été perdues trois siècles plus tôt, une organisation liée cette fois à un nouveau pouvoir impérial en devenir, celui des Francs. En outre, les mêmes populations qui avaient mis un terme à l’Église dans les Balkans allaient, un siècle plus tard, se convertir massivement, sous l’impulsion de Boris Ier de Bulgarie (852-889/93), ce qui allait entrainer, à terme, la création d’une toute nouvelle hiérarchie ecclésiastique dans la région, tantôt s’appuyant sur la réalité ancienne, tantôt se voulant parfaitement originale.
Autres perspectives d’évolution
En plus de toutes les évolutions envisagées dans des versions ultérieures de l’atlas, on peut mentionner l’idée d’une carte des sièges attestés historiquement, mais qui n’ont pas été localisés à ce jour. La liste a déjà été établie et elle ne contient pas moins de 43 sièges. C’est toutefois là un vrai défi, que de trouver une manière de représenter adéquatement sur une carte ces données. On pourrait certes faire des cercles de proportion par province, qui donneraient les informations recueillies par un simple clic. Comment localiser toutefois, les sièges pour lesquels on a le choix entre les diocèses de Dacie et des Pannonies/d’Illyricum, sans plus de précision ? Des solutions sont déjà à l’étude. Si elles s’avèrent concluantes, elles pourront être intégrées dès la prochaine version de l’atlas.
La base de données
Information associée à chaque siège épiscopal
SITE_SOURCE : Numéro interne à la base de données
SITE_NAME : Nom du site en grec et/ou en latin (les fondations impériales sont uniquement en latin)
MAIN_CITY : Nom moderne du site (ville la plus proche, dans certains cas)
LONGITUDE : Longitude
LATITUDE : Latitude
STARTING : Année de première attestation
ENDING : Année de dernière attestation
DURATION : Différence entre l’année de dernière attestation et l’année de première attestation
COMMENTS : Commentaires et référence bibliographique complémentaire (uniquement lorsque nécessaire)
TRISMEGISTOS : Référence dans : https://www.trismegistos.org
FEDALTO_OR : Référence dans : G. Fedalto, Hierarchia ecclesiastica Orientalis. Series episcoporum Ecclesiarum Christianarum Orientalium, Padoue, 1988.
FEDALTO_SU : Référence dans : G. Fedalto, Hierarchia ecclesiastica Orientalis. Series episcoporum Ecclesiarum Christianarum Orientalium, t. 3, Padoue, 2006.
FEDALTO_CA : Référence dans G. Fedalto, Hierarchia Catholica usque ad saecula XIII-XIV, sive, Series episcoporum Ecclesiae Catholicae, Padoue, 2012.
PROVINCE : Nom de la province tardo-antique
[1] D. Moreau remercie l’École française de Rome, où il était en délégation pour une période de 10 mois (01/09/2022-30/06/2023), quand les présentes lignes ont été écrites. Les deux auteurs en profitent également pour remercier Laure Laüt, qui a gracieusement permis d’utiliser le fond de carte de son projet CASTOR, pour les provinces en 192 (https://www.chronocarto.eu/spip.php?article92&lang=fr).
[2] Pour une définition concise du concept (même si uniquement pour le contexte catholique), cf. B. Barbiche, « Évêque », dans B. Ardura (dir.), avec la collab. de E. Tawill, P. Piatti et B. Doisneau, Dictionnaire d’histoire de l’Église, Paris, 2022, p. 401.
[3] Entre autres, cf. T. C. Anslow, « Titular bishops as an institution according to the Annuario Pontificio », The Jurist, 58 (1998), p. 125, 127-130 et 133-137 (le cas de préséance strictement honorifique de certains sièges, qui est mentionné dans cet article, n’a toutefois aucun lien avec la question des évêques que l’on qualifie de « titulaires ») ; A. Viana, « Obispos titulares. Elementos de tradición canónica y regulación actual », Ius canonicum, 44/88 (2004), p. 516-518.
[4] Par exemple, cf. Annuario pontificio per l’anno 2022, Cité du Vatican, 2022, p. 821-1003.
[5] Cf. R. Naz, « Translation d’office », dans Id. (dir.), Dictionnaire de droit canonique contenant tous les termes du droit canonique avec un Sommaire de l’Histoire et des institutions et de l’état actuel de la discipline, t. 7 : Placentin-Zype (Van den), Paris, 1958-65, col. 1320-1325.
[6] Il a été dit précédemment que, dans le cadre des translations, « le lieu initial n’étant alors théoriquement plus retenu comme une juridiction de l’intéressé ». Pour Eusèbe, que les sources anciennes présentent généralement comme le cas le plus manifeste de translatio épiscopale par ambition, sa situation vis-à-vis Nicomédie après son élévation à Constantinople pourrait constituer une exception à la règle, en ce sens que nous n’avons la trace d’aucun successeur immédiat dans les sources et qu’il conserva un véritable contrôle sur la région, donc, probablement, sur son Église aussi. Le retour d’Amphion, évêque de Nicomédie entre 325 et 328, avant d’en être chassé, n’est effectivement pas attesté avant 343/4. Cf. Hilaire de Poitiers, Collectanea antiariana Parisina A, IV, 1 (éd. A. Feder, S. Hilarii episcopi Pictaviensis opera, t. 4 : Tractatus mysteriorum / Collectanea antiariana Parisina (fragmenta historica) cum appendice (liber I ad Constantium) / Liber ad Constantium imperatorem (liber II ad Constantium) / Hymni / Fragmenta minora / Spuria, Vienne/Leipzig, 1916 [Corpus scriptorum ecclesiasticorum Latinorum 65], p. 48).
[7] Socrate le scholastique, Historia ecclesiastica VII, xxxvi, 9 et 17-19 (éd. G. C. Hansen, Sokrates, Kirchengeschichte, Berlin, 1995 [Die griechischen christlichen Schriftsteller der ersten Jahrhunderte. Neue Folge 1], p. 386-387).
[8] Cf. le site officiel de l’évêché de Roussé : https://www.rusenska-mitropolia.bg/история/ (sur lequel l’épiscopat de Polycarpus est placé arbitrairement entre 370 et 380, et qui ignore la translatio à Nicopolis ad Nestum), alors qu’il faut très probablement privilégier les deux premières décennies du Ve siècle, au regard des dates des autres épiscopats mentionnés par Socrate de Constantinople, dans la même rubrique. cf. n. 7.
[9] Cf. D. Moreau et J.-P. Carrié, « L’agglomération romaine d’Abritus (Mésie inférieure/Mésie seconde) : sources textuelles et bilan archéologique », dans C. Freu, S. Janniard et A. Ripoll (éd.), Libera curiositas. Mélanges d’histoire romaine et d’Antiquité tardive offerts à Jean-Michel Carrié, Paris, 2016 (Bibliothèque de l’Antiquité tardive), p. 235-236.
[10] Il n’est pas ici question de caractère effectif ou non de ces sièges, mais bien de la possibilité de création épiscopale en cas de besoin, au début du Ve siècle. Pour le cas du concile carthaginois de 411, cf. notamment S. Lancel, Actes de la Conférence de Carthage en 411, t. 1, Paris, 1972 (Sources chrétiennes 194), p. 118-143.
[11] Notitiae episcopatuum Ecclesiae Constantinopolitanae III, 608 (éd. J. Darrouzès, Notitiae episcopatuum Ecclesiae Constantinopolitanae, Paris, 1981 [Géographie ecclésiastique de l’Empire byzantin 1], p. 241). Sur cette notice, cf. notamment J. Darrouzès, op. cit., p. 20-33 ; E. S. Kountoura-Galake, « Η "Εικονοκλαστική" Notitia 3 και το λατινικό της πρότυπο », Σύμμεικτα 10 (1996), p. 45-73 ; B. Moulet, Évêques, pouvoir et société à Byzance (VIIIe-XIe siècle). Territoires, communautés et individus dans la société provinciale byzantine, Paris, 2011 (Byzantina Sorbonensia 25), p. 45-46 ; I. Basić, « O dataciji "ikonoklastičkog" popisa biskupija Carigradske crkve (Notitia episcopatuum ecclesiae Constantinopolitanae 3) s osobitim obzirom na Tračku dijecezu », dans A. Cedilnik et M. Lovenjak (éd.), Na obzorju novega. Območje severnega Jadrana ter vzhodnoalpski in balkansko-podonavski prostor v obdobju pozne antike in zgodnjega srednjega veka. Posvečeno Rajku Bratožu ob njegovi sedemdesetletnici, Ljubljana, 2022, p. 285-313 ; D. Moreau, « To Baptise in Late Antiquity – An Unfounded Episcopal Prerogative. Some Remarks Inspired by the "Scythian" Case », Rivista di archeologia cristiana 98/1 (2022), p. 100-102. Pour l’anecdote, il est intéressant de noter que la hiérarchie catholique retient Abrit(t)us comme siège d’un évêque titulaire, en le plaçant vaguement autour de Dobrich, alors que la ville moderne est Razgrad (Bulgarie). Cf. Annuario pontificio…cit. (n. 4), p. 824.
[12] Nouellae Iustiniani XI (éd. R. Schöll et G. Kroll, Corpus Iuris Civilis, t. 3, 6e éd., Berlin, 1954, p. 94). Cf. aussi I. Gargano et D. Moreau, « Some Remarks on the Christian Topography of Dacia Ripensis (Second Half of the 5th-6th Century) », dans I. Topalilov et Z. Gerdzhikova (éd.), Creation of the Late Antique World in the Balkans. Proceedings of the Colloquium held in Sofia, November, 8-10, 2018, Sofia, 2021 (Annales Balcanici, 1), p. 231-244.
[13] E. Ferguson, « Apostolic Succession », dans Id. (dir.), Encyclopedia of Early Christianity, 2e éd., New York/London, 1997, p. 94-95. Cf. aussi R. Trevijano, « Apostolicity », dans A. Di Berardino (dir.), avec la collab. de T. C. Oden, J. C. Elowsky et J. Hoover, Encyclopedia of Ancient Christianity, trad. angl. J. T. Papa, E. A. Koenke et E. E. Hewett, Downers Grove, 2014, p. 200-201.
[14] À ce sujet, cf. D. Moreau, « To Baptise ... » cit. (n. 11).