Faciès Monétaire

Base faciès monétaire antique

Les monnaies celtiques sont particulièrement difficiles à classer et à dater. Dès les années 1970- 80, constatant la difficulté d’identifier des monnayages et de préciser des attributions, un système descriptif élémentaire est défini afin de classer les monnaies (Colbert de Beaulieu 1973).

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AOROC - UMR8546-CNRS/ENS CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique ENS - Ecole Normale Supérieure | Paris

 Un ensemble monétaire est composé de monnaies d’une même région ayant un thème iconographique commun.
 On le divise en séries monétaires définies par un épicentre de diffusion et des caractéristiques numismatiques communes : poids, alliage, aloi.
 Les classes constituent les variations typologiques à l’intérieur de chaque série. On identifie des groupes de composition et des coins monétaires. Il s’agit alors d’établir des liaisons de coins, des faciès monétaires, pourcentages des classes et des séries représentés dans un contexte précis (trésor, site, structure, niveau stratigraphique…)
 On étudie ensuite des répartitions spatiales en précisant le degré d’homogénéité des ensembles (Gruel 1989, p. 8-9). Les liens avec les autres objets archéologiques fournissent l’opportunité de préciser les contextes de découvertes, la circulation monétaire, la chronologie des émissions.

Afin de gérer cette documentation, la base « faciès monétaire antique » s’appuie sur ces éléments de description. Cette base de données de recherche doit définir le faciès monétaire pour comparer la structure de différents trésors, pour analyser la variabilité d’un site à l’autre, d’un niveau stratigraphique à l’autre... L’originalité de cette base tient au fait que l’on ne part pas de la monnaie mais du site archéologique et si possible des contextes de découvertes. Ensuite, deux niveaux d’entrée des objets numismatiques sont possibles soit individuel (monnaie, outils monétaire…) soit par lot par la table faciès.
La saisie par monnaie est très classique : elle définit l’objet dans ses composantes physiques, ses particularités, ses accidents, et renvoie à deux tables extérieures l’index typologique et l’index géographique. Deux niveaux de datation peuvent être référencés : l’un de circulation de l’objet monétaire, l’autre de première apparition dans un contexte archéologique qui permet peu à peu de caler chronologiquement les émissions.

La saisie par faciès permet de comptabiliser des données monétaires par site ou trésor saisie à un instant T à partir de la bibliographie connue. Sur les sites en cours de fouille, il est évolutif et on peut donc avoir plusieurs fiches faciès pour un même site, ce qui reflète l’état de nos connaissances.
La Base Facies monétaire est limitée à 6 tables principales, pour répondre strictement aux exigences de l’enregistrement global des données. Ces 6 tables comprennent 3 niveaux de catalogage, chacun divisé en 2 échelles distinctes :

 L’index géographique : 1.Sites, 2.Contextes
 L’inventaire des monnaies : 1.Monnaies individuelles 2. faciès
 L’index typologique : 1. Séries, 2. Classes
 La première fenêtre définit la série, la seconde, chaque classe monétaire. C’est la description du type et pas d’une monnaie en particulier. Ceci permet des comptages et des cartographie à deux niveaux de précision.

S’y ajoutent 4 tables annexes :
 Séries_facies : partie intégrante de la table facies, elle recense de façon individuelle et automatique les séries monétaires représentées dans les faciès, au fur et à mesure qu’elles sont entrées dans les notices des faciès.
 Img_monnaies : photographies des monnaies enregistrées individuellement.
 Img_classes : dessins des monnaies par classes
 Adresses : coordonnées des participants et des fouilleurs.

Il existe dans le monde gaulois des monnaies qui circulent très localement parfois sur un site et donc les fouilles font régulièrement apparaître de nouvelles séries monétaires ou du moins de nouvelles classes. Afin de garder une certaine cohérence au classement, la numérotation est organisée par grandes régions, les chiffres après la virgule correspondent aux classes. Les monnaies romaines sont organisées en fonction du RRC ou du RIC, par exemple le n° 30 021,07= RRC 21/7 est un semi-once d’aes grave (-269/-266) et le 40256,01 égale le RICI-256. (Fig. 1)

Numérotation des séries monétaires dans la base

Séries monétaires gauloises par grandes régions :
 1 : Centre-Est Gaule
 800 : Est Gaule
 1000 : Sud-Ouest Gaule
 1800 : Ibérie
 2000 : Centre Gaule
 3000 : Ouest Gaule
 4000 : Nord Gaule
 5000 : Sud-Est Gaule
 8000 : Ile de Bretagne
 8100 : Imitations de Philippe
 9000 : Gaule indéterminée

Imitations :
Lorsque le nombre de la série est suivi, après la virgule, de 89 (ex. 40325,89), il s’agit d’une imitation.

Séries monétaires étrangères circulant en Gaule :
 9500 : Numidie
 10000 : Marseille
 12200 : Est du Rhin
 19000 : Monnaies puniques
 20000 à 29999 : Monnaies provinciales romaines (d’après n° RPC)
 30000 à 39999 : Monnaies républicaines romaines (d’après n° RRC)
 40000 à … : Monnaies impériales romaines (d’après n° RIC)
 100000 : Monde grecque

Une base de données pour établir des cartes de répartition des monnaies. Pour toutes nos bases, nous avons opté pour une localisation par communes en nous référençant au systèmes de coordonnées géographiques proposées par l’administration européenne ‘European Units for Territorial Statistics’ (NUTS) : Ces « NUTS » sont rassemblés dans une table « Archéolocalis » que nous avons complété pour l’ensemble de l’Europe ce qui nous permet de faire abstraction des frontières actuelles .
Cette base est faite pour être collaborative. Elle intègre déjà les données recueillies par plusieurs chercheurs, d’où un effort particulier de traçabilité avec l’identification des contributeurs, des fouilleurs, de plusieurs numéros d’identification de fouille, de musée, d’étude. Plus qu’un outil de classement, c’est un outil de travail, c’est pourquoi elle intègre des comptages automatiques à différents niveaux, des exportations des données par liste ou tableur, des modèles de catalogue automatique qui peuvent être affinés par des tris successifs sur les ensembles géographiques et bien sûr sur l’ordre souhaité des séries et des classes.
A partir de cette base de données, il est possible de déterminer la fonction des monnayages dans différents contextes, de montrer l’existence de monnaies particulières pour certains usages, l’évolution de leur usage. Cette base est connectée à la BaseFer développée par AOrOc et des cartes de diffusion monétaire sont progressivement mises en ligne dans l’atlas de l’Âge du Fer .