Projet DANUBIUS : Organisation ecclésiastique et topographie chrétienne du Bas-Danube pendant l’Antiquité tardive (IIIe-VIIIe siècles)

Le projet propose d’étudier la christianisation des régions danubiennes sur le très long temps, entre le IIIe et le VIIIe siècle ap. J.-C. Cette problématique n’a pas fait l’objet d’une synthèse complète depuis "Les origines chrétiennes dans les provinces danubiennes de l’Empire romain de Jacques Zeiller" (Paris, 1918). Ce projet repose ainsi la question, à la fois en histoire et en archéologie, pour une meilleure compréhension de l’évolution simultanée de l’organisation ecclésiastique et de la topographie chrétienne du monde danubien oriental dans l’Antiquité tardive. Pour cela deux bases de données principales ont été mises en place : l’une consacrée à l’heuristique des sources, l’autre à la prosopographie chrétienne. Afin de fournir des données inédites à la première de ces bases de données, une étude de cas sur le site romain tardif de Zaldapa (Krushari, Bulgarie), peu étudié jusqu’à présent, malgré son importance historique majeure, complète le travail.

Porteur du projet : Dominic Moreau

Projet en cours


Partenaires institutionnels

ANR HALMA ISITE-ULNE Logo_Danubius MESHS TGIR Huma Num (Très Grande Infrastructure de Recherche) Université de Lille

Ce projet - qui constitue la première étape d’un programme de recherche international et interdisciplinaire de longue durée - se concentre sur la dernière section du Danube à avoir été perdue par Constantinople, qui est aussi la partie du fleuve la mieux documentée par les sources littéraires, c’est-à-dire le territoire couvert par les provinces romaines tardives de Dacia Ripensis, de Moesia Secunda et de Scythia, avec la Cherronesus Taurica, comme élément comparatif limitrophe à l’extérieur de l’Empire.
Pour atteindre les objectifs, un système d’information géographique (SIG) des sièges épiscopaux et autres sites chrétiens est en préparation. Il est structuré autour de trois axes :
> le premier prévoit l’élaboration d’une base de données analytique des témoignages textuels et matériels de la christianisation ;
>le deuxième se conçoit autour de l’exploration archéologique d’un site romain tardif peu connu, à savoir Zaldapa (Krushari, Bulgarie), qui est unique pour l’étude du christianisme dans la région, car il s’agit d’une très grande ville fortifiée avec plusieurs églises, abandonnée au début du VIIe siècle et jamais vraiment réoccupée depuis ;
> le troisième, procédant d’une partie de la documentation récoltée dans les deux autres, projette la composition d’une prosopographie, en tant que première étape de la publication des volumes de la Prosopographie chrétienne du Bas-Empire pour l’Europe centrale et orientale.
Dans l’ensemble, cette compilation de données et d’études de cas constitue le laboratoire pour l’élaboration d’outils conceptuels novateurs et d’une toute nouvelle synthèse.
Le SIG qui est placé en tête des trois axes, car il les réunit tous dans un même outil. L’idée globale est de produire un outil qui permettra une géolocalisation précise de la provenance des objets, édifices et inscriptions chrétiens de la fin de l’Antiquité, avec un accès immédiat aux références tirées des sources littéraires sur le christianisme antique. En outre, l’outil renverra à l’information prosopographique chrétienne disponible pour chaque site. En combinant toutes ces informations, il sera alors possible pour l’utilisateur de rassembler très rapidement tout le matériel nécessaire pour l’étude du christianisme dans un lieu donné (ville, groupe de villes, région, etc.). De plus, l’inclusion de l’information prosopographique permettra également de tracer les mouvements des individus et d’établir leurs réseaux de relations.
Visuellement, le SIG sera une carte interactive et les utilisateurs pourront le déployer selon différents critères. Les résultats apparaîtront sous la forme d’un atlas de sites correspondant à ces critères. L’utilisateur pourra alors sélectionner chaque site et rechercher les informations géographiques, de même que les autres données.
À partir du SIG, il sera possible d’entrer dans les bases de données - qui sont indépendantes, même si elles sont interconnectées -, ce qui pourra aussi conduire en sens inverse, à savoir vers le SIG.

Appendice – La mise en oeuvre du SIG du projet DANUBIUS a entrainé la production d’un outil original qui vient le compléter et préparer l’élargissement de la zone d’étude à l’ensemble de l’Europe centrale et orientale : un atlas historique des sièges épiscopaux jusqu’en 787 (AHSEECO – HAESCEE) : l’Atlas historique des sièges épiscopaux de l’Europe centrale et orientale jusqu’en 787 (AHSEECO – HAESCEE).

https://www.chronocarto.eu/spip.php?article129&lang=fr

Schéma de l’interaction entre le SIG et les deux bases de données du projet DANUBIUS (© D. Moreau).