Gondole (Puy de Dome)

L’oppidum de Gondole

Porteur du projet : Yann Deberge, INRAP, AOrOc.

L’oppidum de Gondole est un des trois oppida arvernes situés le bassin clermontois. Moins connu que ses deux voisins, Corent et Gergovie, ce site a fait l’objet de plusieurs travaux archéologiques préventifs et programmés depuis le début des années 2000. Ils ont consisté en prospections mécanisées, aériennes, géophysiques, en un relevé LIDAR et en deux fouilles conduites en dehors de la zone fortifiée

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Partenaires institutionnels

 ANR - Celtecophys UMR 5138 ARAR - Archéologie et Archéométrie UMR 5608 TRACES - Travaux et Recherches Archéologiques sur les Cultures, les Espaces et les Sociétés

A la différence des oppida de Corent et de Gergovie, installés l’un et l’autre sur des tables basaltiques localisées à 7 km de distance, le site de Gondole prend place en plaine, en bordure de l’Allier. Sa fortification, un talus massif précédé d’un large et profond fossé se développant sur 700 m de longueur, le rend parfaitement visible dans le paysage. Identifié comme correspondant au « grand camp » édifié par César devant Gergovie du milieu du XVIe s. jusqu’en plein XIXe siècle, son identification à un oppidum gaulois n’est acquise que depuis le début des années 1980.
A partir des années 2000, l’oppidum de Gondole a fait l’objet de recherches importantes : des prospections mécanisées sous la forme de sondages en tranchée régulièrement répartis sur environ 51 hectares de terrain en avant de la fortification ; deux fouilles en « aire ouverte », toutes deux localisées en avant de l’espace fortifié et dont la surface cumulée atteint 1,5 ha au total ; une prospection pédestre réalisée sur 10 ha dans l’espace fortifié ; des prospections aéroportées et par drone conduites sur environ 100 ha qui ont permis de repérer environ 1 500 anomalies identifiables à des vestiges archéologiques ; des prospections géophysiques (méthodes électrique ou magnétique) réalisées sur 33 ha au total, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la zone fortifiée, qui ont permis la détection d’un millier d’anomalies. Dans le même temps, ce secteur a fait l’objet d’un relevé LIDAR permettant d’avoir un modelé topographique précis du secteur.

Réalisées entre 2002 et 2021, ces différentes investigations ont concerné la presque totalité de l’éperon barré et de ses abords sud. Gondole est aujourd’hui l’un des sites gaulois les mieux connus du bassin clermontois même si les fouilles proprement n’ont concerné qu’une petite partie de sa superficie. Elles révèlent une occupation étendue (environ 65 ha), dense et structurée dont l’organisation paraît reposer sur un réseau viaire hiérarchisé. Les structures d’habitat semblent étonnamment homogènes d’un point de vue formelle que l’on se trouve en dehors ou dans l’espace fortifié. L’un des secteurs ayant fait l’objet des dégagements archéologiques les plus importants révèle la présence d’un habitat à vocation artisanale (métallurgie du fer et du bronze, production céramique) localisé en dehors de l’espace fortifié. Des vestiges dont le statut n’est pas totalement défini (ensevelissements de chevaux, seuls ou accompagnés d’humains, ensevelissements d’animaux, sépultures à inhumation, enclos...) paraissent appartenir à un vaste ensemble funéraire et/ou religieux d’environ 8 hectares.

Cartographie interactive

Carte 01 : Emprise générale des fouilles(ouvrir dans une nouvelle fenêtre)